Bulletin destiné aux étudiants et aux
étudiantes inscrits
aux «Études franco-ontariennes en éducation»
à l'Institut d'études pédagogiques
de l'Ontario de l'Université de Toronto (IEPO/UT)
ÉDITORIAL
Le Bureau de la coordination des Études franco-ontariennes en éducation a le plaisir díaccueillir deux nouvelles personnes qui participeront à la prestation de cours à líInstitut díétudes pédagogiques de líOntario de líUniversité de Toronto. Díabord, les étudiant(e)s auront la possibilité de síinscrire au cours intitulé ìÝLíécole et la communautéÝî que Diane Farmer, chargée de cours, enseignera dès líété qui vient. Ce cours sera donné par ordinateur pendant les mois de juillet et août. Diane Farmer a acquis une solide expérience díenseignement au collège Glendon et a travaillé à la Direction de líéducation de langue française du ministère de líÉducation de líOntario. Ses intérêts de recherche portent sur les liens entre líécole, la famille et la communauté, líanimation culturelle dans les écoles de langue française, les mouvements sociaux, la construction de líidentité et le rôle de líÉtat en Ontario et au Canada. Ses expériences sauront, jíen suis convaincue, vous intéresser grandement. Nous aurons également la chance díaccueillir, dès líautomne prochain, Adrienne Chambon, professeure à la Faculté de travail social. Adrienne Chambon enseignera un cours intitulé ìÝRéfugié(e)s et exilé(e)s au sein de la francophonieÝî. Ce cours sera donné sur place à líInstitut díétudes pédagogiques de líOntario de líUniversité de Toronto. En abordant ce thème important, Adrienne Chambon contribue à líajout díune dimension essentielle aux «Études franco-ontariennes en éducation». Adrienne Chambon síintéresse, notamment, aux écrits de Michel Foucault, aux questions de diversité ethnique et aux ajustements identitaires. Je míarrête ici dans la présentation de ces deux nouvelles personnes car vous aurez, chers lecteurs et chères lectrices díInfo-Maîtrise, la chance de les mieux découvrir en lisant ce numéro-ci.
Comme dans le numéro précédent, vous trouverez dans celui-ci, un espace réservé aux étudiant(e)s de maîtrise ou de doctorat (ìÝla parole aux étudiant(e)sÝî) qui souhaiteraient síexprimer sur un sujet en particulier. Les lecteurs et lectrices auront le plaisir de lire, dans ce numéro-ci, le texte díune étudiante au doctorat, Amal Madibbo. Jíencourage fortement les étudiant(e)s à profiter de cet espace qui leur est dorénavant réservé afin de prendre la parole et de partager, avec le lectorat díInformation-Maîtrise, leurs idées sur des sujets díactualité ou de faire part de líétat díavancement de leurs travaux de maîtrise ou de doctorat. Envoyez-nous vos courts textes à líadresse électronique suivanteÝ: ijanuario@oise.utoronto.ca
Jíaimerais profiter de líoccasion, en terminant, pour vous faire part díune recherche que nous menons actuellement au sujet de la prestation des cours donnés par ordinateur. Cette recherche a pour but de nous assurer que ce nouveau mode de prestation des cours répond à vos besoins et à vos attentes. Ne vous surprenez donc pas si vous recevez, dans quelques jours, un questionnaire à compléter en toute confidentialité et à nous retourner. Je vous remercie à líavance de votre participation qui est très importante pour nous.
Enfin, jíaimerais souhaiter la bienvenue à tous les nouveaux étudiants et à toutes les nouvelles étudiantes inscrit(e)s aux «Études franco-ontariennes en éducation».
Bonne saison estivale!
Nathalie Bélanger
Coordonnatrice des études franco-ontariennes en éducation
Quoi de neuf à l'IEPO/UT ?
Adrienne Chambon
Professeure agrégée à la Faculté
de travail social
enseignera à l'automne 2000 dans le cadre des
«Études franco-ontariennes en éducation»
Adrienne Chambon est professeure agrégée à la Faculté de travail social (Faculty of Social Work) de l'Université de Toronto. Elle enseigne des cours de théorie, de recherche interprétative et critique et de pratique clinique dans les programmes de maîtrise, et de doctorat.
Adrienne Chambon a reçu une formation en sociologie à
l'Université de Paris-X (Nanterre). Elle a poursuivi ses études
en travail social en Israël, où elle a travaillé (sur
la question des liens interethniques) dans des quartiers défavorisés.
Elle a été impliquée dans la mise en place de formations
de terrain en travail social à l'Université de Haifa.
Elle a obtenu son doctorat en service social à l'Université
de Chicago. Avant de prendre son poste actuel, elle enseignait aux États-Unis
à l'Université de Rutgers.
Son travail s'organise autour de trois grands axes:
1) Récemment, elle s'est penchée sur les implications des écrits de Michel Foucault pour l'analyse des transformations de la profession de travail social dans le cadre d'un questionnement réflexif plus large sur les changements survenus dans les domaines professionnels dits "appliqués".
2) Un autre pan de ses recherches porte sur la constitution des récits de vie dans le cadre d'activités thérapeutiques et d'entretiens de recherche.
3) Un troisième volet de ses recherches porte sur les questions de diversité ethnique, de transformation, et d'ajustements identitaires.
Depuis quelques années, elle dirige une équipe de chercheurs de l'université de Toronto (Ben Zion Shapiro, Suzanne Dudziak) et de York (Susan McGrath) en partenariat avec le Canadian Centre for Victims of Torture (Mulugeta Abai, Teresa Dremetsikas). Les travaux de cette équipe ont abouti à une étude financée par le CERIS sur un programme d'insertion de populations réfugiées. Le projet Link-by-link: Creating community with survivors of torture a déjà eu des retombées pratiques. Il a reçu le soutien financier du ministère Immigration et Citoyenneté Canada pour développer une formation professionnelle à partir des résultats de la recherche. La première version d'un manuel évolutif de formation de terrain vient d'étre réalisée et une série d'ateliers de formation a été menée entre les mois de janvier et d'avril 2000 dans divers sites de l'Ontario. Ce volet a été présenté à la récente conférence organisée par le CERIS à Toronto (mars 2000).
Adrienne participe, par ailleurs, au projet CERIS dirigé par Monica Heller et Normand Labrie avec Amal Madibbo, John Maury et Mueni Malubungi. C'est pour elle une occasion d'explorer de nouvelles couches de complexité dans le domaine de la diversité par rapport à des transformations et des repositionnements de population et de discours. Elle travaille également avec une autre équipe de chercheurs à un programme d'évaluation des services autochtones en Ontario dans le cadre du projet Aboriginal Health and Wellness Strategy.
A l'automne 2000, Adrienne Chambon offrira un cours à l'IEPO/UT, dans le cadre des «Études franco-ontariennes en éducation», sur les réfugié(e)s et exilé(e)s en milieu francophone, qui traitera des questions pertinentes en matière de législation, d'accueil et d'insertion, d'identité et de culture.
Pour contacter Mme Chambon, veuillez utiliser l'adresse de courriel
suivante : a.chambon@utoronto.ca. Elle se fera un plaisir de répondre
à
toutes vos questions.
Diane Farmer
Chargée de cours à l'IEPO/UT
Diane Farmer étudie, depuis plus de 15 ans, les mouvements sociaux
et la formation des communautés modernes. Elle a fait ses
études de maîtrise à l'Université d'Ottawa et
son doctorat à l'Université de Toulouse Le Mirail en France.
Sa thèse de doctorat portait sur l'étude des centres culturels
en Ontario français. Ces derniers ont été révélateurs
de changements profonds au sein de la collectivité durant les années
1970 et 1980 en se présentant comme une formule originale
pour répondre aux pressions exercées par la modernité.
L'étude de la trajectoire empruntée par les centres culturels
depuis leur avènement et de leur inscription locale dans quatre
cas particuliers a permis d'illustrer les processus à
l'oeuvre dans la modernisation de l'Ontario français. Un livre
et un
article publié aux Presses de l'Université d'Ottawa sont
parus à ce sujet.
Elle a travaillé à l'Office des affaires francophones de l'Ontario de 1990 à 1996 et à la Direction de l'éducation de langue française du ministère de l'Éducation de l'Ontario de 1996 jusqu'au mois de février 2000. Depuis 1996, elle a également enseigné plusieurs cours au Collège Glendon de l'Université York dont La sociologie des minorités francophones au Canada et Éducation et société.
Diane Farmer a également participé au premier ouvrage de synthèse sur les francophonies minoritaires au Canada avec une quarantaine de chercheurs universitaires canadiens. Ce collectif est paru en 1999.
Elle a abordé le thème de la communauté dans le contexte particulier de l'éducation en participant, depuis quelques années, au développement de la politique d'aménagement linguistique de la Direction de l'éducation de langue française du ministère de l'Éducation de l'Ontario. Elle a travaillé à l'élaboration de cadres conceptuels visant le rapprochement entre l'école, la famille et la communauté. Une analyse du programme d'animation culturelle l'a amenée à tracer un portrait des pratiques identitaires en milieu scolaire et à dénoncer leur faible inscription dans le curriculum, banalisant ainsi la culture d'expression française dans les écoles francophones de la province. Une étude a été préparée à ce propos. D'autre part, les critiques qu'elle a formulées dans le cadre du processus d'élaboration du nouveau curriculum de l'Ontario mettaient en relief les tensions qui persistent entre le développement d'une culture savante et l'influence culturelle locale dans l'élaboration des fondements d'une discipline.
Notons enfin, que les intérêts de recherche de Diane Farmer portent globalement sur la question de l'institutionalisation des mouvements sociaux, la construction de l'identité et de la culture entreprenariale de l'État. Elle explore présentement l'articulation des liens entre l'école, la famille et la communauté.
Le cours SES 1951 L'école et la communauté sera offert
cet été à l'IEPO/UT par Diane Farmer. Pour la contacter,
veuillez lui écrire à l'adresse électronique suivante
: claude.diane@sympatico.ca
La parole aux étudiant(e)s
Le TOEFL et les candidat(e)s francophones aux études en français
Comme on le sait, líune des exigences de líUniversité de Toronto pour les étudiant(e)s qui ont obtenu leurs diplômes dans díautres pays et qui veulent poursuivre leurs études à líuniversité est de fournir une preuve de compétence dans la langue anglaise parlée et écrite. Le TOEFL (Test of English as a Foreign Language), un des trois examens díanglais existants, est celui requis par l'Université de Toronto.
On sait également quíil existe à líInstitut díétudes
pédagogiques de líOntario de l'Université de Toronto
(IEPO/UT) des études à la maîtrise qui se donnent entièrement
en français. Elles sont destinées à la minorité
linguistique francophone qui réclame l'accès aux études
universitaires en français et qui a un choix plutôt
limité de programmes de deuxième cycle en français
en Ontario.
Or, cette population devient de plus en plus diversifiée
sur tous les plans : ethnique, racial, linguistique, culturel, etc. Une
proportion importante des francophones en Ontario, surtout à
Toronto, est issue de l'Afrique. Plusieurs d'entre eux pourraient
vouloir s'inscrire à la maîtrise en éducation
à l'IEPO/UT. Les candidat(e)s rencontrent déjà des
difficultés sur le plan de la reconnaissance de leurs diplômes
ou encore dans l'envoi de leurs diplômes et lettres de références
par les universités de leurs pays. Cependant, même si ces
difficultés, ils/elles ont un problème
d'accès en raison du test d'anglais. Si les candidat(e)s
aux études en français à l'IEPO/UT ont complété
leurs études dans une université francophone au Canada et
même si ces candidat(e)s ne parlent pas un seul mot d'anglais, ils/elles
ne seront pas obligé(e)s de faire le test. Par contre, si
un(e) candidat(e) aux études en français détient
un diplôme díune université étrangère,
il/ elle doit passer le test, peu importe sa connaissance de líanglais.
Pourquoi exiger de ces candidat(e)s la réussite de ce test díanglais
et pourquoi líexiger uniquement de ceux et celles qui ont étudié
à líextérieur du Canada? Autrement dit, pourquoi ne pas traiter
les candidat(e)s des universités francophones (canadiennes et autres)
de façon égale? Quíest-ce qui compte dans ce cas :
parler et écrire l'anglais ou faire preuve de sa compétence
académique pour étudier dans une université canadienne?
L'année dernière, il y a eu deux de ces cas à l'Institut. Les deux candidat(e)s ont reçu des lettres indiquant qu'ils ne seraient pas accepté(e)s s'ils ne réussissaient pas le test. L'un de ces candidat(e)s s'est découragé et a abandonné l'idée d'étudier. L'autre ne sait toujours pas quoi faire. Quel choix ont ces candidat(e)s ?
Comment régler ce problème et qui peut le faire? À mon avis, il síagit de faire pression sur les responsables de líIEPO/UT et de líUniversité de Toronto (les syndicats et les associations), les encourager à enlever cette condition d'admission. Cíest à nous les étudiant(e)s francophones, voire tous les étudiant(e)s de líIEPO/UT de réagir; cíest aussi aux professeur(e)s chargé(e)s des études francophones de réagir avec nous au moyen de rencontres, d'envoi de lettres, et ce même aux politiciens.
Amal Madibbo est étudiante au doctorat.
Information - Maîtrise est une publication du Bureau de la programmation en français de l'Institut d'études pédagogiques de l'Ontario de l'Université de Toronto (IEPO/UT). Ce bulletin paraît deux fois l'an. Tirage du n° 5 : 200 exemplaires. Responsable : Ilda Januario, bureau 6-111, IEPO/UT, 252, rue Bloor Ouest, Toronto, Ontario, M5S 1V6. Tél.: (416) 923-6641, poste 2290; téléc.: (416) 926-4714; courriel : ijanuario@oise.utoronto.ca; www.oise.utoronto.ca/~maitrise